À Montmartre. Place du Tertre, Jean-Pierre, compositeur de musique, Raphaël, poète raté et peintre méconnu, et Lorette, son modèle favori, sont trois amis insouciants, bohèmes, joyeux, qui mettent en commun leurs ressources, et pour l’instant surtout leur manque de ressources. Ils sont toujours à court d’argent et, sans le chèque mensuel que Jean-Pierre reçoit d’une tante riche, la situation serait désespérée. Un espoir de fortune se dessine toutefois. Un producteur est enthousiasmé par la musique d’une opérette composée par Jean-Pierre. Raphaël, pour sa part, songe surtout à déclarer sa flamme à Lorette.
En cette belle matinée de juin, Mimi, ,jeune mannequin, profite de sa première journée de vacances pour faire un petit pèlerinage dans ce Montmartre où elle a été élevée. Elle retrouve Lorette
et Raphaël, ses amis d’enfance, et est présentée à Jean-Pierre. En la voyant, le jeune homme comprend qu’il vient de rencontrer la femme de sa vie. Mimi, de son côté, n’est pas insensible au charme de Jean-Pierre. Mais elle a reçu une demande en mariage de Bonnardel, un producteur de cinéma quinquagénaire. L’aventure ici, la sécurité là-bas. La jeune fille veut laisser passer les vacances avant de prendre une décision.
Jean-Pierre décide Mimi, Lorette et Raphaël à partir en vacances avec lui sur la côte d’Azur. Le chèque de sa tante, qui doit lui parvenir le lendemain, permettra de faire face aux premiers frais. Mais la tante a décidé de couper les vivres à son neveu. Toutefois, elle met à sa disposition, pendant le mois de juillet, sa lux
ueuse villa d’Antibes. Jean-Pierre se rend chez Bonnardel, qui n’est autre que le fameux producteur. Il ne peut obtenir d’avance, mais réussit à lui louer pour un mois la villa de sa tante, au profit de Rita Florida, la capiteuse maîtresse du producteur. Nos quatre héros peuvent maintenant prendre “la route fleurie”, qui les mènera sur les bords de la Méditerranée. À Antibes, Gustave, le majordome, a eu la même idée que le neveu de sa patronne. Il a loué la villa … au professeur Poupoutzoff. Jean-Pierre et ses amis arrivent à la villa, en principe pour quelques heures seulement. Mais, par suite de la double location, ils sont conduits à rester pour pallier les difficultés éventuelles. Effectivement, Rita et Poupoutzoff arrivent successivement. La jeune femme n’est pas insensible au charme de Jean-Pierre, et le professeur au faciès de Raphaël, en qui il reconnaît le type parfait du dégénéré paranoïaque.
On apprend bientôt l’arrivée imprévue de Bonnardel. Jusque-là, Mimi, qui n’était pas sûre de ses sentiments pour Jean-Pierre, n’avait pas osé lui dire qu’elle connaissait le producteur. Aujourd’hui, elle sait qu’elle aime le jeune homme. Elle lui avoue la vérité. D’abord jaloux, Jean-Pierre est touché par le désintéressement de Mimi. Sans fortune lui-même, il ne veut pas gâcher la vie de celle qu’il aime. Il lui fait comprendre qu’elle n’est qu’une amourette pour lui ; Mimi se retire furieuse. Le producteur reconnaît son compositeur, Rita apprend l’existence de Mimi. Bonnardel demande à Jean-Pierre de s’expliquer. Le jeune homme lui raconte leurs aventures. Bonnardel est enthousiasmé : leur histoire fera un excellent scénario, il l’achète immédiatement. Mimi, Lorette et Rita seront les vedettes du film La route fleurie, qui en sera tiré. Et cette histoire se terminera par un triple mariage : Jean-Pierre et Mimi, Raphaël et Lorette, Bonnardel et Rita.
La Route Fleurie
Opérette en 2 actes et 12 tableaux de Raymond Vincy
Musique de Francis Lopez, orchestration de Jacques-Henri Rys
Création mondiale à Lyon, théâtre des Célestins, le 9 décembre 1952 ; Création à Paris : théâtre de l’ABC, le 19 décembre 1952.